6 - Laye, laye, Layènes




Le mouvement layène est né à Yoff, où son fondateur est enterré ; il existe un lieu de prière sur le littoral entre la pointe des Almadies et le phare des Mamelles ; ce groupe est atypique car il présente une forte dominante ethnique d’une part (Lébou) et une restriction géographique de ses lieux de culte (uniquement sur la Presqu’île du Cap-Vert). Enfin, les femmes y occupent une place particulière.


Photos prises par I.Sidibé en juin 2015, à l'occasion de la commémoration de l'Appel de Seydina Limamou Laye, 135 ans auparavant


Plus que le Mouridisme ou la Tidjiania, sans solution de continuité avec l’Islam orthodoxe, cet enseignement réformateur puise son origine dans la « légende » suivante : à Yoff, un certain Gèy allant pêcher entendit d’un poisson-génie l’offre suivante « si tu réalises quatre pêches et que tu les redistribues gratuitement, je te donnerai le secret de la puissance, et tu pourras même être prophète si tu veux ». Le pêcheur refuse et met en garde la population de ce possible sacrilège. Mais Limamou Laye, lui, acceptera l’offre et deviendra le nouveau prophète, le Mahdi, le bien guidé en arabe, celui que les autres musulmans attendent encore. Le poisson lui avait promis le « secret de la puissance » : cette puissance au fondement de l’islam est ici ré-appropriée par les Lébous et, sous l’effet d’une opération purement syncrétique, le poisson génie révèle un prophète, les Lébous layènes peuvent alors cumuler, « dans une sorte d’équilibre » selon Balandier et Mercier (1952), protection du culte des génies et puissance de l’Islam. 



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